La soirée Débat :"quel avenir voulons-nous construire pour le Denaisis ?", 18h-20h15
Les personnes arrivent, petit à petit... Mais nous serons obligés de rajouter des chaises, montrant que nos prévisions sont dépassées.
Nous avions invités toutes les municipalités du doyenné, ainsi que les instances et élus... Mais bien peu sont présents ; alors un immense merci à ceux qui sont présents .
C'est Philippe Courcier qui est l'animateur du débat, et dès le début, il exprime sa joie d'être là ce soir. Il rappelle son expérience dans le Denaisis et quelques unes des chances de ce territoire : un tissu associatif, des valeurs humaines, un volonté dans le travail, un hypermarché en plein centre ville et tant d'autres choses.
Même si nos intervenants ne peuvent être là, un DVD est projeté : c'est le projet de Développement de la CAPH. Les images défilent , et nous voyons les atouts de ce territoire : à un nœud d'autoroutes, avec la possibilité de transport fluvial (et peut-être la chance de la liaison "Dunkerque-Paris" mais aussi "est-ouest"), un visage du nord qui change tout doucement avec le tram et un Denain qui change ... On parle des friches là aussi et des nombreux lieux "zone d'entreprises" sous toutes les appellations.
Le montage s'arrête. Quelques remarques : "on voit beaucoup d'autres villes que le denaisis."
Et là un maire prend la parole : "Il faut qu'on arrête de dire 'ce n'est pas chez nous'. Ce qui arrive dans un lieu de l'agglomération est pour toutes les communes de l'agglo. Il faut qu'on joue collectif."
Une personne de la CAPH prend la parole, explique les projets . "la zone de la Bellevue-Haveluy n'accueillera plus d'autres entreprise pour l'instant. La zone des Pierres Blanches peut accueillir des entreprises; c'est sûr qu'il y a un problème au niveau pollution des sols; mais apparemment, nous avons reçu l'autorisation sur certaines parties des friches..." Et d'expliquer les futures réalisations: l'hôtel d'entreprises à Escaudain (location d'entrepôts, ou de bureaux), le site d'Arenberg qui se tourne de plus en plus vers le cinéma , le Bassin du Radou qui est un réel atout...
Chacun peut prendre la parole et donner son avis.
On parle de la Fad ou d'autres entreprises qui ont du mal à recruter des jeunes : soit le cadre ne va pas, soit la qualification n'existe pas.
Jean-Claude parle alors de l'école de la seconde chance qui existe à Roubaix.
Certains abordent la question des préjugés sur Denain : la misère, la violence, le fait qu'à 7h, il n'y a plus d'activités dans les rues ...
Mais peut-être à nous de casser les préjugés, et de montrer aussi le bon côté; on parle de ces exemples de familles issues du Sud ou d'ailleurs qui après un temps normal d'adaptation sont heureuses de rester à Denain.
Et nous devenons des banlieusards de Lille: plusieurs villes et villages du doyenné sont d'ailleurs très marqués par cette migration. " Les terrains sur ma commune a été multiplié par 4 sur 6 ans" témoigne un maire, qui rappelle aussi que le denaisis, ce sont des petites villes qui essayent de faire vivre les citoyens le mieux possible.
Des témoignages exceptionnels aussi : comme ces "CAT" (on ne dit plus cela !! je sais!)
et cette énorme capacité que le Denaisis a de valoriser par le travail des personnes qui ailleurs restent cachées ou en foyer ou...
Un éducateur prend la parole, il explique que dans ce "CAT" où il est , se côtoient deux populations : des personnes handicapées, mais aussi des personnes déstructurées socialement, ayant parfois connu la prison ; "arriver à faire travailler tous ensemble, avec le respect de chacun, avec le bonjour à chacun, ce n'est pas gagné au départ; mais c'est une vraie richesse..."
"Oui, mais vous ne voyez pas, quant on arrive à Denain, surtout venant d'Escaudain, on voit ce bâtiment troué, taggué... certes la rue de Villars est belle, mais dès qu'on s'éloigne, c'est misérable, c'est parfois sale... On n'est pas non plus au courant des entreprises qui existent dans le denaisis; une entreprise de mesure existe à Denain et est très côté dans la métropole lilloise; mon frère ne la connaissait pas et est allé à Lille pour trouver son stage alors qu'à deux pas, il y avait ce qu'il cherchait!"
Une passionnée prend la parole. "Elle parle avec ses tripes" me dit mon voisin. Et de raconter les autres villes et l'effort qui se fait dans le valenciennois et le denaisis...
"On n'est pas au courant de toutes les entreprises et bien on peut toujours télécharger des choses ..."
et de nous donner l'idée de voir le site de la CCI et de télécharger de temps en temps initiatives (http://www.valenciennes.cci.fr/initiatives/cat-som_init.htm).
La parole est donnée à Monseigneur sur l'ensemble de la journée.
Il rappelle dans un premier temps que les réactions en négatif ou en positif montrent une volonté d'avancer et un réel souci du territoire, un amour du coin . Et de faire applaudir chacun de ceux qui se sont exprimés.
"J'ai rencontré ce matin une entreprise qui est parti d'une personne qui a connu le chômage, et qui avec ses compétences, en sachant se faire aider par des personnes humaines, a construit en 7 ans une entreprise de 18 personnes; mais il sait ce qu'il sait et peut faire , mais aussi ce qu'il ne sait pas faire ou ne veut pas faire; par exemple vivre la concurrence avec ses propres clients.
Je reconnais la chance de cette agglomération, où comme l'a dit Mr Le Maire tout à l'heure, il y a un souci de travailler ensemble; ce n'est que comme cela que le territoire évoluera. Ce n'est pas partout le cas, je ne connais que peu de communauté d'agglomération où il y a cet état d'esprit (et de citer l'exemple de Douai avec 90 municipalités...). Je connais Mr Boquet, et nous nous disons souvent que nous ne sommes pas de la même chapelle, mais que nous avons un but commun, au niveau de l'humain. Tant que des maires seront capables de se rencontrer, de travailler ensemble, de faire des choix non pas en fonction de leur visée électoraliste, mais pour le bien commun et de leur commune et du territoire, ce souci d'avenir trouvera des solutions.
Un mot que j'ai entendu cette journée est le mot PROJET. Tenez bon dans cette volonté de projets.
Une valeur que nous partageons, chrétiens ou non, c'est ESPERANCE. Le terme exact est upomone, "upomoné", ce qui signifie : c’est la capacité de continuer à marcher même quand le paquet, le fardeau est lourd sur le dos. Que vous continuiez à avancer en portant les difficultés ."
Autour d'un verre d'amitié, le débat continue un peu... Nous nous rendons compte que des visages non connus sont là, intéressés par le thème... "quel avenir voulons nous construire ?"
A suivre, donc ! Notamment ce samedi matin !